La numérisation progressive du monde ...

Publié le 4 octobre 2018 - mis à jour le 3 novembre 2018

"LA VIE ALGORITHMIQUE" examine les multiples effets de la numérisation progressive du monde, qui entraîne une extrême rationalisation des sociétés ainsi qu’une quantification et une marchandisation intégrales de la vie.

Le livre d’Éric Sadin, LA VIE ALGORITHMIQUE, CRITIQUE DE LA RAISON NUMÉRIQUE, qui va paraitre le 13 Mars 2015, analyse le mouvement de numérisation à l’oeuvre depuis une trentaine d’années.

"ARGUMENTAIRE

Ce mouvement de numérisation gagne aujourd’hui des pans de plus
en plus étendus de la réalité via l’extension des capteurs
et des objets connectés. Dorénavant, les flux de data
témoignent de la quasi-intégralité des phénomènes,
s’érigeant comme l’instance primordiale de l’intelligibilité
du réel. Une connaissance sans cesse approfondie
s’instaure, orientant en retour les décisions individuelles
et collectives au prisme d’algorithmes visant les plus
hautes optimisation, fluidification et sécurisation des
existences et des sociétés.
Les technologies informationnelles imposent un mode
de rationalité fondé sur la définition chiffrée de toute
situation et sur une maîtrise indéfiniment accrue du
cours des choses. Une raison numérique établie sur
l’appréhension et l’évaluation en temps réel des faits
ordonne désormais les pratiques du commerce, de
l’enseignement, de la médecine, les rapports aux
autres, à soi-même, à la ville, à l’habitat...
Ce livre examine, en s’appuyant sur une foultitude
d’exemples, la quantification et la marchandisation
intégrales de la vie qui s’instituent, soutenues par
l’industrie du traitement des données, aujourd’hui
dotée d’un pouvoir qui perturbe nombre d’acquis
démocratiques fondamentaux.
Avec une rare lucidité et une écriture d’une précision
clinique, Éric Sadin dévoile les impensés, analyse les
processus en cours, dresse une cartographie détaillée
des forces à l’oeuvre... Observations et réflexions qui
dessinent une nouvelle condition humaine, et en
appellent à la politisation des enjeux induits par
la puissance toujours plus totalisante détenue
par les systèmes computationnels."


"Après Surveillance globale (Climats/Flammarion, 2009), ouvrage
dans lequel Éric Sadin, écrivain et philosophe, analysait
précisément les mécanismes de la surveillance numérique,
étant un des premiers à signaler la collusion discrète mais
massive entre le marketing et le régime sécuritaire. Rouages
qui furent quelques années plus tard dévoilés au monde entier
par Edward Snowden.
Après La société de l’anticipation (Inculte, 2011), livre dans lequel
il analysait la propension anticipative qui caractérise les sociétés
contemporaines à vouloir pénétrer le futur à l’aide d’algorithmes
prédictifs. Dimensions qui depuis ne cessent d’être régulièrement
confirmées par des cas de figure toujours plus nombreux.
Après L’humanité augmentée (L’échappée, 2013), où il a
circonscrit la caractéristique majeure actuelle des technologies
numériques, soit leur capacité à interpréter une multitude de
situations à des vitesses infiniment supérieures à nos facultés
cérébrales, et plus encore à prendre des décisions à notre place
(disposition emblématique dans le trading algorithmique
par exemple). Enjeux au sujet desquels Stephan Hawking, mais
encre Bill Gates, ont dit l’année suivante que leurs évolutions
détermineraient le cours de l’humanité.

Éric Sadin continue son exploration minutieuse du monde
numérique, en publiant son livre théorique le plus important :
LA VIE ALGORITHMIQUE. Critique de la déraison numérique, fruit
d’années de réflexion que l’on peut résumer ici en quelques lignes :

« Il est temps de dépasser les sempiternelles et inopérantes oppositions
entre les dits "technophiles" et "technophobes", d’arrêter de peser au
sein d’équations "raisonnables" les supposés avantages ou risques,
ou de cesser de s’illusionner, tels les "pharmacologues", sur l’ambivalence
fondamentale de toute technique.

Ce qu’il est impératif d’analyser, ce sont les modes d’existence majoritaires
et structurants favorisés par les systèmes computationnels. Et le constat est
implacable : le régime numérique aura contribué en une vingtaine d’années
à institutionnaliser une extrême rationalisation des sociétés, conduisant
de facto à une quantification et à une marchandisation croissantes de pans
toujours plus étendus de la vie."