Equité et qualité : exigeons la transparence !

Publié le 27 avril 2012 - mis à jour le 8 mars 2014

La transparence maximum et publique de son activité est parmi les engagements essentiels de toute structure, entreprise ou association (dites "à but non lucratif"), qui promet ou promeut l’équité dans ses échanges (commerce équitable, développement durable, etc).

C’est aussi la loi (Code de la Consommation), qui sanctionne toute publicité trompeuse et mensongère (http://sos-net.eu.org/conso/code/in...).

Si cette information, concrète, notamment sur les filières (provenance de tout produit, décomposition du prix tout le long de la filière, etc) n’est pas accessible (site internet, fiches, réponse à toute question, etc), il est tout à fait légitime de se méfier de l’honnêteté de la structure qui fait ce type de publicité.

Il en va aussi de la responsabilité de tout citoyen ou client, qui doit exiger cette transparence, pour s’assurer de la véracité des affirmations et surtout pour apprendre comment fonctionnent ces démarches socio-économiques, mais aussi la société.

Exiger que toute promesse soit tenue est aujourd’hui d’autant plus nécessaire que le dit "commerce équitable", tout comme le "développement durable", la bio, etc, transformés en "modes" trés lucratives, sont devenus de nouvelles niches à profits...et à mensonges. Par exemple, contrairement à certaines publicités, en partie subventionnées par l’actuel gouvernement français (plusieurs millions d’euros !) et européen, et malheureusement à de nombreux articles de presse, il n’existe à ce jour aucun "label" en ce qui concerne un commerce équitable... Cette publicité mensongère" en cache souvent beaucoup d’autres et, concurrence déloyale, a de graves conséquences commerciales et financières, et donc sociales et économiques pour les entreprises qui, partout dans le monde, pratiquent l’équité sans accepter les faux label et les mensonges.

De plus en plus d’entreprises se vantent de "commerce équitable" mais sans aucune démonstration de la véracité de leurs affirmations (notamment en ce qui concerne la Grande distribution et de nombreux sites internet). Ces entreprises ne cherchent que "des parts de marchés" et bien souvent en écrasant les plus petites.

Quelles pratiques réelles, concrètes, y-a-t-il derrière les produits, les prix, les logos, slogans, chartes de bonnes intentions et autres discours ?

Il ne s’agit pas ici de polémiquer ou de critiquer pour critiquer, mais bien de pouvoir analyser les réalités pour assumer nos responsabilités de citoyens et changer cette société consumériste et prédatrice ! Et de constater que nul autre moyen que la transparence concrète et complète des filières ne peut garantir un tel engagement à un maximum d’équité entre les hommes et avec la nature.

Cette équité dans les échanges n’est fort heureusement pas née d’hier ( !) mais elle est pratiquée depuis plusieurs millénaires. Elle ne peut être aujourd’hui qu’une démarche, difficile et complexe, dans une économie de plus en plus inéquitable, qui ne parle que de "bas prix", ce qui veut dire basse rémunération des travailleurs, produits de mauvaise qualité, conséquences écologiques désastreuses, etc.

Sans la transparence, tous les abus sont possibles. Par exemple certaines marques ou certifications parlent de "contrôle à toutes les étapes des filières", mais la réalité est que dans la plupart des cas les rapports suite à ces dits "contrôles" sont "non accessibles au public". Par ailleurs il ne s’agit bien souvent que de contrôles quantitatifs de produits et non pas qualitatifs (conditions de travail, respect de l’environnement...). Par exemple, le producteur de la matière première peut être payé un peu plus que dans une autre filière similaire mais les autres travailleurs de cette filière peuvent être traités de la pire manière. C’est le cas de nombreux marins, transporteurs, ouvriers dans la tranformation, magasiniers ou caissières de grandes surface. Un autre exemple : un fruit peut être bio mais anti-écologique s’il provient de trés loin...

La vérité sur les transactions commerciales nous permet donc, à nous tous, les citoyens, non seulement de s’informer, mais aussi d’assumer nos responsabilités, de comprendre comment fonctionne l’économie, d’ améliorer nos pratiques tous les jours, et de participer de manière active à cette démarche citoyenne de réappropriation de notre vie économique collective.

Cette transparence touche tous les domaines d’activités : ressources financières (privées ou publiques), décomposition des marges et des prix d’une filière, budgets détaillés, résultats obtenus, origines des produits et services, information sur les différents opérateurs commerciaux des filières, salaires, etc.

En ce qui concerne l’équité au sein de l’entreprise et avec ses partenaires, la Scop Andines fonctionne sur la base de la CHARTE D’OBJECTIFS ET D’ENGAGEMENTS de l’association MINGA et de son SAF (Système d’analyse des filières).

Le "Système d’analyse des filières" est un outil citoyen pour évaluer la démarche d’équité dans nos filières, de la production à l’achat final, pour l’analyser et l’améliorer. C’est aussi un formidable outil d’éducation populaire, sur la base de la transparence des pratiques. Pour que les citoyens, réduits à des "consommateurs" à "pouvoir d’achat"..., se réapproprient leur vie économique, dont ils sont de plus en plus dépossédés. Si cette démarche vous interresse et que vous désirez y participer, n’hésitez pas à nous contacter :

http://www.minga.net/

N’hésitez pas à nous questionner, à apporter vos suggestions, à nous aider à améliorer nos pratiques professionnelles en envoyant vos messages à l’adresse ci-dessous. MERCI.

La coopérative ANDINES !
andines@nnx.com